• Voici quelques premiers échos de cette belle journée...

    Relevé dans "Eglise à la Réunion" :

     Interview de Rozenn Collobert, Directrice de l’École Rosalie Javouhey (Sœur de Anne-Marie Javouhey) par Evelyne Gigan :


     

    Clôture du Bicentenaire à St Paul

    Samedi 18 novembre, l’école Rosalie Javouhey fêtait ses deux cents ans d’existence. Cet anniversaire venait clore les festivités du bicentenaire de l’arrivée des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny à La Réunion.

    Voici un court extrait du mot d'accueil de la Directrice de cette école :

    Pour commencer la journée, cet établissement scolaire saint-paulois a ouvert ses portes aux 15 autres établissements sous la tutelle des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Chacun avait amené avec lui une exposition réalisée au cours de l’année pour mieux connaître Anne-Marie Javouhey, la fondatrice de cette Congrégation, et sa spiritualité.

    Puis les élèves et leurs parents, le personnel éducatif et les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny ont participé à une messe présidée par Mgr Gilbert Aubry à la grotte Notre-Dame de Lourdes.

    Mgr Gilbert Aubry, Evêque de la Réunion

    L’évêque a rappelé que les parents sont les premiers éducateurs de l’enfant, mais que l’école est une ouverture sur le monde indispensable pour le faire grandir. Il a donc encouragé les adultes à poursuivre leur travail auprès des jeunes.

    Sœur Marie-Egyptienne, Supérieure des Sœurs de St Joseph de Cluny pour la Réunion, accueille et remercie les participants pour leur présence.

    Sr M.Egyptienne Ramaharavo, Supérieure provinciale

    Après avoir pique-niqué, les élèves des 16 établissements scolaires (15 écoles primaires et un lycée) se sont succédé là où se trouvait l’autel le matin. Certains avaient préparé un chant, d’autres une danse et tous se faisaient une joie de présenter le fruit de leur travail.

    Evelyne Gigan

    Quelques uns des enfants

    Les enfants de l'Ecole Immaculée à St Denis

    Animatrices en herbe ! Bravo...

     Vidéo (Merci Erick !) : Danse sur le nom d'Anne-Marie Javouhey...

    Chaque enfant porte une lettre ==>

     

    Spectacle sur Anne-Marie Javouhey
     
     
    Ici, quelques enfants de l'Immaculée avec Nathalie Naboulet, institutrice, et Mr Ho Yen, Directeur

    Des enfants de l'Immaculée avec Jean-Pierre (Directeur) et leur institutrice

    En fin de célébration chaque École et communauté des Sœurs de Cluny a reçu un arbre "du centenaire" à planter au meilleur endroit, "arbres du souvenir"... signes de vie à continuer...

    Noms des écoles sur les voiles du bateau, au pied les arbres à planter dans chaque école

    Jean-Pierre Ho Yen, directeur de l’École Immaculée Conception emporte le sien avec précaution !

    Jean-Pierre Ho Yen (Directeur de l'Immaculée) emporte son arbre !

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  • Relevé dans "Eglise à la Réunion"

    La messe de rentrée de l’enseignement catholique à la Réunion, qui s’est déroulée cette année à l’église du Chaudron, le 9 septembre 2017, a pris une dimension particulière, avec la célébration du bicentenaire de l’arrivée des religieuses de Saint-Joseph de Cluny et des Frères des Écoles Chrétiennes dans l’île.

    Pour l’occasion, Sœur Carmen Moranville, assistante générale des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, et vice présidente de l’Alliance des Directeurs et Directrices de l’Enseignement Chrétien, et le Frère Jean Paul Aleth, provincial des Frères des écoles chrétiennes ont fait le déplacement.

    Dans son homélie, Mgr Gilbert Aubry est revenu longuement sur l’histoire de ces deux congrégations à la Réunion, précisant que « Même si les temps ont changé... l’œuvre entreprise continue, d’une autre manière, par l’exercice de la tutelle sur les écoles, collèges et lycées.

    Les laïcs ont pris une place plus grande dans l’animation et la gestion des établissements... Vos charismes sont différents et complémentaires pour l’éducation des enfants et des jeunes qui proviennent d’une même population.

    Comme à chaque époque, il est nécessaire d’actualiser l’exercice du charisme pour coller aux évolutions de la société et continuer à donner du sens, pour que nous ne perdions pas notre âme et qu’avec votre apport et une solidarité diocésaine, l’Enseignement catholique soit vitalisé par des orientations où l’unité se construit dans la diversité de nos charismes.

    Ce que votre fondatrice, Anne-Marie Javouhey et votre fondateur, Jean-Baptiste de la Salle ont osé à l’époque, il faut l’oser aujourd’hui. »

    (Sonia Delecourt)

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  • 15 juillet... célébration du bicentenaire et fête familiale où nous célébrons notre Mère fondatrice, Bienheureuse Anne-Marie Javouhey.

    C'est en ce jour que l'Eglise de la Réunion rassemble Sœurs, associés et amis pour célébrer le bicentenaire de la Congrégation en cette île.

    Nous en trouvons un écho sur le site même de l'Eglise à la Réunion.

    15 juillet 2017 à la cathédrale de St Denis (Réunion)

    Avant de développer, dans un diaporama à venir, le vécu de cette belle journée, voici l'homélie de Mgr Aubry dans laquelle il nous fait mieux connaître Anne-Marie Javouhey et parcourir cette page d'histoire...

    15 juillet 2017 à la cathédrale de St Denis (Réunion)

    Bicentenaire de la fondation

    de la Congrégation de Saint Joseph de Cluny

    dans le diocèse de La Réunion 

    1817 – 2017

     Homélie de Mgr Gilbert AUBRY

    Le 15 juillet 2017 à la Cathédrale de Saint-Denis

      ANNE-MARIE  JAVOUHEY

    STRATEGE  DU  DEVELOPPEMENT  MISSIONNAIRE

     « La lumière se lèvera dans les ténèbres »  Isaïe 58, 6 à 10

     « Votre Père céleste sait … »  Mt 6, 25

    Nous voici donc réunis pour ce jubilé des 200 ans de présence apostolique des religieuses de la Congrégation de Saint Joseph de Cluny à La Réunion. Jetons un regard sur la naissance d’Anne-Marie Javouhey dans un contexte historique difficile. En effet, nous ne pouvons pas comprendre le développement de la Congrégation sinon dans la spiritualité de sa fondatrice. 

    LES  JEUNES  ET  LES  PAUVRES 

    Anne-Marie Javouhey est née en 1779 dans une famille très chrétienne. L’on s’aime bien. Tout le monde participe aux travaux des champs et l’on prie en famille. Anne-Marie est l’aînée des quatre filles. Surnommée Nanette, elle est une fille très enjouée. Elle aime plaire et s’amuser. Quand arrivent les vendanges et la fête, il y a les danses et les farandoles de leur Bourgogne. Les victuailles ne manquent pas et le vin coule à flots. Elle n’est pas rabat-joie mais plutôt boute-en-train. A quinze ans, la vie est belle dans cette osmose entre la foi, la vie de famille, les amitiés, les travaux des champs et l’Eglise. 

    1790, la Révolution Française éclate. 1793… La Terreur se développe partout en France. C’est le cas de dire, il s’agit vraiment d’une terreur qui divise les familles. Les voisins s’épient, se dénoncent, tout le monde se méfie de tout le monde et la guillotine est là pour certains. L’Eglise est divisée. La famille Javouhey accueille des prêtres réfractaires qui célèbrent la messe en cachette dans leur maison. Le climat de prière est intense et c’est dans cette atmosphère générale que Nanette reçoit un appel intérieur à la vie religieuse. Elle a dix-sept ans. Déjà, elle regroupe des enfants pour leur apprendre à lire et à prier. A dix-huit ans, devant sa famille, elle déclare publiquement son intention de consacrer sa vie à Dieu dans le service des jeunes et des pauvres. Nous voyons là l’élan et la naissance d’une vocation religieuse. 

    Le papa Javouhey, qui est maire de la commune de Chamblanc, n’adhère pas à l’orientation que veut prendre sa fille aînée qui, en plus, entraîne ses trois autres sœurs à sa suite. Le père de famille avait d’autres projets pour sa fille aînée qui était considérée comme un bon parti pour fonder une famille. Anne-Marie va alors écrire à son père « Je ne puis vous dire la peine que j’éprouve en voyant la manière dont vous prenez les choses à mon égard. Vous ne doutez pas que je me sois donnée à Dieu sans partage. Je dois donc faire sa volonté en toutes choses sans tenir compte de mes inclinations. Quoi, pour vouloir faire la volonté de Dieu, vous avez cessé d’être mon père ? Ah, votre cœur est trop bon pour agir de la sorte ; et j’espère que vous ne cesserez pas d’aimer une enfant qui vous aime » (cité par René Berthier). 

     Cette lettre rayonne les trois vertus théologales qui constituent la charpente de vie de tout chrétien. La foi, l’espérance et la charité. La charité, c’est-à-dire l’amour qui vient de Dieu et qui retourne à Dieu avec le rayonnement d’amour qui a été engendré dans notre vie. Je reprends donc les mots d’Anne-Marie Javouhey : « Vous ne doutez pas… J’espère que… Vous ne cesserez pas d’aimer ». Quel caractère. Quelle force d’âme. Quelle assurance dans l’œuvre à accomplir… A accomplir une œuvre pour Dieu ? Non. Ce n’est pas de cela dont il s’agit. Pour Nanette, il s’agit d’accomplir « l’œuvre de Dieu » en faisant non pas sa volonté à elle mais, avec assurance, accomplir la « volonté de Dieu », Dieu Notre Père, Père de tous les Humains, Père de son père Balthazar. 

    Les paroles de la lettre d’Anne-Marie interpellent son père. Mais c’est finalement la paternité de Dieu qui interpelle la paternité humaine de Balthazar : il est alors appelé à collaborer à la mission de sa fille pour manifester la bonté infinie du Père des cieux pour tous les hommes. Anne-Marie prend son père par le cœur, un cœur qui « est trop bon ». Aujourd’hui, les jeunes diraient, c’est vraiment trop ! Comme le père Balthazar ne refusera rien à ses enfants et surtout à Nanette qui était sa préférée, combien plus le Père des cieux ne refusera rien à ses enfants de la terre, à ses quatre filles quelque peu aventureuses et qui se lancent avec courage dans une grande entreprise apostolique. 

    La petite Nanette a grandi. Elle a cherché sa vocation. Elle a tâtonné sur la manière de répondre à sa vocation religieuse. En effet, en 1800, elle est à Besançon. En 1803, elle est à la Trappe de la Valsainte. En 1805, elle a une entrevue providentielle avec le Pape Pie VII de passage à Châlons-sur-Saône. Mais à travers divers méandres, elle n’a jamais douté de « la volonté de Dieu ». Elle connaît le chemin à prendre parce qu’elle s’engage fermement à la suite du Christ qui dit au sujet de lui-même « Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne va au Père que par moi » (Jn 14,6). 

     

    Alors, le chemin est sûr pour Anne-Marie et ses trois autres sœurs puisque Jésus lui-même s’exprime en ces termes : « Ne vous faites donc pas tant de soucis, ne dites pas : qu’allons-nous manger ? Ou bien qu’allons-nous faire ? Ou encore : avec quoi nous habiller ? Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin » (Mt 6, 33-34).  1807 : la Congrégation est officiellement reconnue. Cela fait deux-cent-dix ans cette année. 1817 : la première fondation missionnaire s’implante à Bourbon - La Réunion. Cela fait deux-cents ans.

     FONDATION  A  LA  REUNION

    A Bourbon – La Réunion, la première communauté s’installe finalement au bout de l’Etang à Saint-Paul. Une petite école de filles s’ouvre. Anne-Marie Javouhey souhaite venir elle-même à La Réunion. En janvier 1818, elle écrit à sœur Marie-Joseph Varin, première Supérieure à Bourbon : « Je ne vis plus, je meurs du désir d’aller près de vous. J’ai la maladie du pays, l’humeur noire s’est emparée de moi. (…) Elevez bien vos enfants, que les parents soient contents ; aimez-les, elles vous aimeront et vous en ferez ce que vous voudrez. » L’humeur noire, qu’est-ce à dire ? Anne-Marie porte dans son cœur la cause de la libération des esclaves. Elle ne peut pas supporter cette abomination. Son amour du Christ, son amour du Père de tous les Humains engendre en elle un élan irrésistible pour travailler à la libération des Noirs par l’abolition de l’esclavage. Il est à noter qu’à la même date, les Frères des Ecoles Chrétiennes arrivés eux aussi en 1817 à La Réunion s’attachent à promouvoir l’éducation des garçons.

     Anne-Marie est d’autant plus attachée à la mission de La Réunion qu’elle avait eu au début de sa vie religieuse une sorte de vision où elle était entourée d’enfants aux visages variés, avec beaucoup de noirs. Elle n’avait jamais vu de noirs… et avait osé poser la question de l’existence des noirs à une autre sœur. Celle-ci lui avait répondu qu’il en existait au-delà des mers et que c’était bien loin. L’appel du grand large fait son effet sur Anne-Marie et le grand large n’est pas réservé qu’à La Réunion. La Congrégation débutante va rayonner dans plusieurs parties du monde. Anne-Marie Javouhey et ses sœurs mettent au point une pédagogie d’éducation qui fait appel à la liberté pour tous et à la responsabilité à partir d’une méthode participative où les talents sont repérés et valorisés. Les élèves les plus forts aident les plus faibles. La pédagogie se fait active. Le développement des locaux à construire fait appel, évidemment, à la générosité du papa Balthazar qui ronchonne toujours un peu mais met la main à la poche. Et il y a aussi des mécènes.

     Mais « la mère fondatrice » fait surtout appel au sens politique des hommes qui portent la responsabilité de la chose publique. Le gros morceau du début sera l’achat du monastère de Cluny pour des besoins de plus en plus grands. Anne-Marie a donc une pédagogie des relations publiques qui lui ouvre les portes de l’action. Mettre l’amour partout, mettre les talents et les compétences en face des besoins, mettre les gens en face de leurs responsabilités. Prier, analyser, décider, avancer en ne perdant surtout pas l’intuition du départ. Cette intuition va déclencher l’action et soutenir l’aventure par l’engagement patient et persévérant. Nous pourrions dire qu’elle est un stratège du développement de la mission à partir de la lecture des signes des temps. L’Esprit Saint est à l’œuvre pour construire un monde de fraternité dans un espace de plus en plus planétaire.

     

    L’ABOLITION  DE  L’ESCLAVAGE

     

    De 1822 à 1824, elle séjourne au Sénégal. De 1827 à 1833, on la trouve en Guyane. Mana devient un lieu prophétique, un village chrétien, une grande famille. En 1836, au chapitre général des Sœurs de Saint Joseph de Cluny, elle est réélue supérieure. Un conflit éclate avec l’évêque d’Autun qui veut s’approprier la Congrégation. Elle signe sa soumission mais tient bon sur sa responsabilité de supérieure et fait prier pour l’évêque ; la Congrégation restera finalement indépendante. De 1837 à 1843, elle réalise un second séjour en Guyane et c’est à Mana en 1838 que se réalise la première libération collective d’un groupe important d’esclaves sur le territoire français.

     

    L’amour et la liberté de l’Evangile précédent les décisions politiques et la loi. Il n’y a pas de calcul politicien de la part d’Anne-Marie Javouhey. Elle fait l’expérience avec ses sœurs de la fécondité de la Parole de Dieu quand cette Parole est méditée et vécue comme le sel de la terre et la lumière du monde. Le prophète Isaïe avait déjà proclamé « La justice marchera devant toi et la gloire du Seigneur t’accompagnera. Si tu appelles, le Seigneur répondra, si tu cries, il dira ‘me voici’. Si tu fais disparaître de ton pays le joug, le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim et si tu combles les désirs du malheureux, la lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi » (cf. Is 58, 8-10). 

     

    Le Gouvernement de Louis-Philippe en France cherche à abolir l’esclavage. Les expériences dans l’Outre-mer français se recoupent et se rejoignent : Anne-Marie Javouhey, Alexandre Monnet, Frédéric Levavasseur, Victor Schœlcher. La Providence est à l’œuvre. Louis-Philippe abdique avec la Révolution de 1848. Dans ce combat pour la dignité humaine, les idées déjà avancées ne reculent pas. Nous passons alors de l’émancipation des esclaves à la proclamation de l’abolition de l’esclavage en 1848. La « fraternité » vient finaliser les idéaux de liberté et d’égalité dans la devise de la République Française. Jusqu’en 1848, l’idéal de la fraternité ne s’y trouve pas. Cependant, que de travail reste à faire pour réaliser vraiment la fraternité. Mais les bases sont là. Un tournant est pris. Un beau tournant est pris à l’île de La Réunion.

     

    Anne-Marie meurt en 1851. Elle a donc connu la proclamation de l’abolition de l’esclavage. Elle-même peut alors jouir de la pleine liberté des enfants de Dieu dans cette plénitude d’amour qui l’avait toujours guidée et soutenue tout au long de sa vie. Dès sa mort, sa renommée de sainteté s’est répandue sur toute la planète. En 1950, le Pape Pie XII la béatifie à Rome.

     

    Nous pouvons nous demander sur quels critères Anne-Marie Javouhey se base pour parvenir avec certitude à comprendre quelle est « la volonté de Dieu » ? Dans un ouvrage qui vient de paraître « Une route de sainteté dans l’Eglise », Sœur Suzel Gerard, religieuse de Cluny, repère tout au long des écrits d’Anne-Marie Javouhey quatre critères :

     

    -       Le premier critère, c’est la règle (Les constitutions) : une règle déjà approuvée et qu’un évêque même ne peut détruire « C’est ma boussole, ma sûreté, elle doit être celle de toutes les sœurs de Saint Joseph ».

    -       Le second critère que l’ardente missionnaire offre à l’intelligence, c’est « le bien et la prospérité de l’œuvre confiée par Dieu. Ne pas nuire à l’œuvre. Et pour faire une bonne œuvre, faire confiance à Dieu qui n’en détruira pas une autre ».

    -       Le troisième critère, c’est « le discernement de la volonté de Dieu, le bien que l’on peut faire au prochain. Trouver la liberté au milieu et du sein de l’esclavage ». Nous voyons bien par conséquent que l’on ne peut pas séparer l’amour de Dieu et l’amour du prochain.

    -       Le quatrième critère très important pour Anne-Marie Javouhey, c’est ce que Dieu inspire dans l’oraison, c’est l’intuition. « Tous les critères rationnels doivent être passés au crible de l’intuition. Se mettre sous la mouvance de l’Esprit si nous sommes inspirés par Dieu de continuer son œuvre comme il l’a commencée ou s’il a changé ses desseins ».

     (cf. Suzel Gerard, pages 56 à 59)

     

    NOS  ECOLES

     

    Mes chères sœurs religieuses de Cluny à La Réunion, dans le passé, votre effectif vous a permis de lancer, de soutenir et de réaliser de multiples œuvres dans différents champs d’apostolat de l’Eglise et de la société. La prise de parole de Sœur Egyptienne, votre provinciale, au début de cette eucharistie, a bien détaillé les initiatives et les réalisations que vous avez entreprises.  Dans les années 1960, grâce à votre effectif et à des générations successives de vocations vous avez développé une présence active dans vos écoles. Dans votre histoire, vous avez été missionnaires notamment à Madagascar et à Pondichéry. Aujourd’hui, avec un effectif réduit, vous exercez la tutelle sur vos écoles et sur le lycée général et le lycée agricole de Sainte-Suzanne.

     

    En tant qu’évêque de La Réunion et au nom du diocèse, je vous remercie, chères sœurs, de la fidélité et de la persévérance de la Congrégation pour une mission qui s’enracine dans votre charisme clunisien. L’enseignement catholique à La Réunion compte sur vous « pour réenchanter l’école » avec Jésus-Christ qui est notre boussole en Humanité. Je souhaite de tout cœur que tous les partenaires de nos écoles clunisiennes s’engagent « sur une route de sainteté dans l’Eglise » pour qu’avec des talents divers, des compétences reconnues, des responsabilités partagées, tenues et validées, chaque école s’harmonise sur son idéal de mieux vivre ensemble comme une « communauté éducative ». Vous le faites déjà. Que Dieu vous donne la grâce de persévérer, de progresser encore plus, de rayonner. En effet, dans tous nos établissements scolaires,  il ne doit pas y avoir de compétitions de pouvoir entre les diverses instances de l’Enseignement Catholique, que ce soit dans un même établissement scolaire, sur un bassin géographique déterminé ou sur l’ensemble du diocèse.

     

    Pour que nos écoles « réenchantent l’école », prenons en considération ce que dit Jacques Balmand, Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique : « Cela suppose que la priorité absolue soit toujours celle des enfants et des jeunes dans leurs diversités. Cela requiert le déploiement de pédagogie propice à la réussite de tous comme la mise en œuvre d’une organisation capable de répondre à cette diversité. Cela nécessite d’écouter les acteurs du système scolaire, d’entendre les parents, de faire place aux travaux des chercheurs. Cela demande beaucoup d’enthousiasme et beaucoup de générosité ».  (Contribution de l’Enseignement Catholique pour l’Ecole)

     

    Certes, mes sœurs, vous êtes réduites en nombre et vous vous êtes internationalisées. Vos pauvretés deviennent richesse par l’accueil des différences. L’accueil des différences conduit à l’action de grâce, l’action de grâce conduit à l’abandon dans les mains de Dieu, l’abandon dans les mains de Dieu conduit à la confiance. Et puis, la famille clunisienne ne se ramène pas aux seules religieuses. Il y a les associés, les anciennes, les bienfaiteurs, les amis qui, de différentes manières, se dévouent et s’engagent pour que la mission de la Congrégation de Cluny tienne dans le temps et se développe en tenant compte des besoins, des aspirations de notre époque et des désirs des générations montantes. A tous ces laïcs bénévoles, j’adresse aussi les remerciements, les encouragements et la prière de tout le diocèse.

     

    JEUNES   FILLES  …  INVENTEZ !

    Chers amis, à vous tous, je souhaite un saint et joyeux bicentenaire de la présence à La Réunion des religieuses de la Congrégation de Saint Joseph de Cluny. Je pense évidemment  à la bienheureuse Anne-Marie Javouhey et à toutes les saintes religieuses de Saint-Joseph de Cluny qui jouissent déjà du bonheur de la Toussaint. A elles aussi – et surtout à elles – je dis le merci de l’Eglise qui est à La Réunion et je demande leur appui pour un appel à de nouvelles vocations. Je leur demande d’appeler des jeunes filles - et il y en a ici - qui se posent des questions sur le sens de leur vie. Comment réussir votre vie ? Comment vivre dans votre temps, notre temps… comme Nanette, qui était une jeune fille très enjouée, qui aimait plaire, danser et s’amuser ? Nanette qui priait si bien aussi et qui faisait prier. Comment vous donner à une grande cause, vous donner à Dieu, une cause qui soit pour votre joie, pour votre bonheur dans la gloire de Dieu et le service des autres.

     

    Jeunes filles, il y a tellement à inventer. Il y a tellement à aimer que Dieu vous fait confiance pour vous conduire plus loin, pour vous conduire à la réussite de votre vie. Et si vous sentez l’appel à vivre une vie de religieuse d’une nouvelle manière que celle que vous voyez aujourd’hui et qui ne vous convient pas, alors inventez votre manière d’être religieuse. Inventez-la en accord avec l’Eglise, en accord avec une Congrégation qui accueillera votre projet. Devenez religieuses en devenant cosmonautes. Allez dans les étoiles et gardez les pieds sur terre. Devenez religieuses en devenant infirmières, médecins, universitaires, chercheuses, enseignantes, professeurs des écoles. Devenez visiteurs de malades, aumônières de prison ou d’hôpitaux, chauffeurs de poids lourds ou scaphandriers. L’horizon est ouvert. Le ciel est très haut, la terre est vaste et la mer est profonde. Il y a de la place pour tout le monde.

     

    Mais surtout, n’oubliez pas chaque jour la prière au cœur à cœur avec Jésus, la Parole de Dieu partagée avec les autres. Et puis, au jour de la résurrection du Seigneur, le dimanche, il y a l’eucharistie, il y a la messe. C’est une source d’amour et d’énergie comme nulle autre. N’oubliez pas de « causer avec les autres ». Ce « causez avec les autres » d’Anne-Marie Javouhey, c’est ce qu’on appelle aujourd’hui le dialogue en équipes, les réflexions partagées, l’action à construire ensemble. A toi qui cherches, à toi aussi qui doutes, je dis merci. Mais sache que Dieu ne doute pas de toi. Il a confiance en toi. Alors continue. Demande à Nanette de t’aider et je le lui demande pour toi. Avance. Dieu t’aime. Avance. Est-ce que tu l’aimes ? Alors avance. « Viens et suis-moi » (Mt 19,21) te dit Jésus.

     

                                                                 Monseigneur Gilbert AUBRY

     

                                                                       Evêque de La Réunion 

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  • 10 septembre 2016 : Messe d'ouverture du Bicentenaire...
     
    Grâce à Réunion 1ère voici un premier écho de l'événement au cours duquel Sr Rosa Mardeya célébrait aussi ses Noces d'Or (50 ans de vie religieuse) en la Chapelle de l'Immaculée, à Saint Denis de la Réunion.
     
     
     
     
     
    Images de Michelle Ozoux et Jean-Claude Toihir
     
    "Anne-Marie Javouhey a été béatifiée en 1950 notamment pour son action en faveur de l’abolition de l’esclavage.
     
    De nos jours, les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny  à La Réunion assurent un service de tutelle dans les écoles, l’aumônerie à l’université,  la catéchèse dans les paroisses.
    La congrégation affiche sa volonté de « promouvoir la croissance authentique de l’homme ».

    Venues à La Réunion à la demande de l'intendant de l'île Bourbon, Mr Desbassyns de Richemont , les sœurs de Saint-Joseph de Cluny sont aujourd’hui près de 3000 dans 60 pays, sur les cinq continents."
     

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  • Dans clicanoo.re du 11 septembre 2016 :

    " Hier, une messe a célébré les 200 ans d'existence de la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny à la Réunion en la chapelle de l'Immaculée Conception à Saint-Denis). Monseigneur Gilbert Aubry a rendu hommage au travail des religieuses dont la congrégation, fondée par Anne-Marie Javouhey, s'est installée à l'île Bourbon en 1817.

    Anne-Marie Javouhey et les enfants

     Peinture de (Mail to: Martine Joisseaux)

    Née en 1779 à Jallange, Anne-Marie Javouhey est issue d'une famille d'agriculteurs très croyants.

    C'est à 17 ans que la jeune fille entend l'appel de Dieu. En 1807, elle prononce ses vœux de religion avec ses trois sœurs et cinq autres jeunes filles : la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny est née.

    Se consacrant au départ à l'enseignement des jeunes filles, les religieuses s'investissent rapidement dans la création de dispensaires ou dans la visite aux malades. Leur travail se fait connaître jusqu'à Paris.

    C'est en 1816 que Desbassayns de Richemont, intendant de l'île Bourbon, leur demande d'aller éduquer les enfants sur place.

    Les sœurs embarquent le 10 janvier 1817 : la congrégation des sœurs de Saint-Joseph de Cluny devient ainsi le premier ordre de femmes missionnaires.

    Après La Réunion, les religieuses s'installeront au Sénégal, en Gambie, en Guadeloupe, en Martinique, en Inde...

    À la mort d'Anne-Marie Javouhey en 1851, la congrégation compte pas moins de 1 221 sœurs, dont 876 en France.

    Depuis, la congrégation s'est encore agrandie. Elle compte aujourd'hui 2 600 sœurs dans 416 communautés sur tous les continents. Une quarantaine de sœurs vivent encore à La Réunion.

    La congrégation a conservé la tutelle de 16 établissements scolaires : 15 écoles élémentaires installées un peu partout sur l'île et un lycée (Sainte-Suzanne)."   (E.M.)

     

    Sur Zinfos974 :

    "Les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny fêteront en 2016-2017 le 200ème anniversaire de leur présence à La Réunion. Un bicentenaire qui s’ouvre ce samedi 10 septembre à 10 heures par une messe concélébrée. La cérémonie sera présidée par Mgr Gilbert Aubry, en la chapelle de l’Immaculée Conception située à Saint-Denis. Les Sœurs, des associés, des directeurs d’école, des enseignants, et des responsables des Ogec et des Apel seront présents.

    La Congrégation, fondée en 1807 par Anne-Marie Javouhey s'était en effet installée à Bourbon en 1817, faisant de l'île de La Réunion sa première terre de mission. Les Sœurs se sont investies en matière d'éducation, ouvrant de nombreuses écoles, mais aussi dans la visite aux malades, les services sociaux et de santé, créant notamment des dispensaires, ainsi que dans les tâches pastorales et l'écoute. 

    La fête du bicentenaire le 15 juillet prochain

    Toujours pour célébrer ce bicentenaire, en octobre 2016, un spectacle sur Anne-Marie Javouhey, par Daniel Facérias, est au programme. Le dimanche 19 mars 2017 connaîtra la sortie de l'ouvrage "Anne-Marie Javouhey - Les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny à La Réunion" (coll. "Grands témoins", Réunion Média). Quatre mois plus tard, le samedi 15 juillet 2017, sera organisée la Fête du Bicentenaire à la Cathédrale de Saint-Denis. Enfin, le samedi 9 septembre 2017 se tiendra la clôture du Bicentenaire à la Grotte de Saint-Paul, lieu de la première implantation.

    En outre, entre octobre 2016 et septembre 2017 seront mises en place diverses actions : la "tournée de découverte de l'histoire de la Congrégation et de son activité d'aujourd'hui" dans les écoles, la Journée Cluny à Saint-Paul, avec une exposition réalisée par les écoliers, des conférences sur Anne-Marie Javouhey, ainsi que des émissions radio et télé sur Radio Arc-en-Ciel."

    Reunion.orange.fr

    et Dom Tom Actus

    La Congrégation des Soeurs de Saint-Joseph de Cluny est à La Réunion depuis 200 ans

    "Fondée en 1807 par Anne-Marie Javouhey, la Congrégation des Soeurs de Saint-Joseph de Cluny s’est installée à Bourbon en 1817. La Réunion a été sa première terre de mission. En 2016, le bicentenaire de l’arrivée de la Congrégation est célébré depuis ce samedi 10 septembre, dont le lancement a été marqué par une messe de l’évêque Monseigneur Gilbert Aubry. (Photo d’illustration)

    Depuis leur installation à La Réunion, les soeurs ont ouvert de nombreuses écoles, formant des générations de jeunes Réunionnaises et Réunionnais. Par la suite, elles se sont aussi investies dans la visite aux malades, les services sociaux et de santé, notamment dans la création de dispensaires, les tâches pastorales, l’écoute en paroisse et ailleurs.

    Cette congrégation, présente depuis 200 ans à La Réunion, a été fondée par Anne-Marie Javouhey. Née à Jallange (Côte d’Or) le 10 novembre 1779, dans une famille d’agriculteurs très croyants, entend l’appel de Dieu à l’âge de 17 ans : "Je vois encore le lieu où j’étais occupée à la charrue quand Dieu me fit connaître sa Volonté : instruire les enfants pauvres et élever les orphelins", racontera-t-elle plus tard. Le 12 mai 1807, Anne-Marie, ses trois sœurs et cinq autres jeunes filles prononcent en l’église Saint-Pierre de Châlon, en présence de l’évêque d’Autun, leurs vœux de religion. La Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny est née.

    Dans l’histoire de la congrégation, on raconte que celle que l’on appelait "Nanette" crut voir un jour autour d’elle des hommes et des enfants, les uns entièrement noirs, les autres de couleur plus ou moins foncée ou mulâtre". En même temps, une voix lui disait : "Ce sont les enfants que Dieu te donne. Je suis Sainte Thérèse : je serai la protectrice de ton ordre". Vision d’autant plus surprenante qu’Anne-Marie ignorait alors l’existence d’hommes de différentes couleurs…" indique un communiqué du centre diocésain d’information de La Réunion.

    La Congrégation s’installe finalement sur l’île Bourbon à Saint-Paul, en 1817. Après avoir elle-même été en mission dans plusieurs pays, en particulier en Guyane où elle fonde la colonie agricole de Mana, y recueillant plus de 500 esclaves qu’elle christianise et prépare à leur libération, Anne-Marie Javouhey rentre en France et y meurt le 15 juillet 1851. La Congrégation comptait alors 1221 sœurs, dont 876 en France. Anne-Marie Javouhey a été béatifiée en 1950 par le pape Pie XII.

    A l’occasion du bicentenaire, plusieurs animations, sorties d’ouvrages et expositions sont prévus :

    - Spectacle sur Anne-Marie Javouhey, par Daniel Facérias (Date à préciser).

    - Dimanche 19 mars 2017 : Sortie de "Anne-Marie Javouhey - Les Sœurs de Saint-Joseph de Cluny à La Réunion"(coll. " Grands témoins ", Réunion Média).

    - Samedi 15 juillet 2017 : Fête du Bicentenaire à la Cathédrale.

    - Samedi 9 septembre 2017 : Clôture du Bicentenaire à la Grotte de Saint-Paul (lieu de la première implantation).

    - D’octobre 2016 à septembre 2017 :

    - Tournée de découverte de l’histoire de la Congrégation et de son activité d’aujourd’hui, dans les écoles pour faire mieux connaître la volonté d’Anne-Marie Javouhey d’être au service des besoins de l’Homme (" mettre l’Homme debout")

    - Journée Cluny, avec exposition réalisée par les écoles et temps récréatifs, à Saint-Paul (date à préciser)

    Conférences sur Anne-Marie Javouhey... (Radio Arc en Ciel)

    - Participation à des émissions radio et télé (sur Radio Arc-en-Ciel, dans l’émission télévisée "Dieu est témoin"…)"

     

     

     

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